Acholi

 

Acholi, peuple d’Afrique, établi au nord-ouest de l’Ouganda (une petite minorité se trouvant au Soudan), au nombre d’environ un million en 1991.

Jouissant d’un climat équatorial d’altitude, le pays acholi s’étend du sud-ouest du Soudan aux cours du Nil Albert et du Nil Victoria et présente un paysage de savane d’herbes hautes, parsemées de grands arbres. Du fait de cette position excentrée par rapport à Kampala et à Khartoum, le pays acholi est utilisé comme refuge par des mouvements de résistance armée à idéologie magico-religieuse syncrétique, telle que l’Armée de résistance du Seigneur, formation d’obédience chrétienne alliée au régime de Khartoum (Soudan). Au début de l’indépendance de l’Ouganda, les Acholi, associés à leurs voisins Lango, peuple dont est issu le président Milton Obote, ont occupé des positions privilégiées dans l’administration et dans l’armée. Sous Yoweri Museveni, un Munyankole, ces postes sont revenus aux Bantous.

La langue acholi, très proche de celle des Lango (leurs voisins méridionaux avec lesquels ils partagent de nombreux traits culturels), appartient au groupe ouest-nilotique de l’ensemble linguistique Chari-Nil (Greenberg, 1963). Les Acholi sont à la fois agriculteurs et éleveurs, mais à l’instar des autres peuples nilotiques, ils tiennent l’activité pastorale en plus haute estime. Le pouvoir politique en pays acholi est réparti entre quantité de petites chefferies, indépendantes les unes des autres, chaque chefferie regroupant plusieurs villages. Dans la pratique, les chefs jouissent d’un pouvoir assez faible. Les seuls personnages qui bénéficient d’une influence large et unanimement reconnue sont pourvus de prérogatives rituelles et religieuses. Ce rôle est ici dévolu au rwot. Devin et prêtre, il est aussi arbitre dans les conflits et faiseur de pluies. Le pouvoir politique du rwot est réel : il nomme les chefs de villages, chargés de lever le tribut en son nom. Traditionnellement, il détient un droit de préemption sur la totalité des peaux de félins et de lions abattus sur son territoire.

De structure familiale patrilinéaire, la société acholi est divisée en classes d’âge qui, en l’absence de réseaux politiques forts, assurent l’intégration sociale par un encadrement psychologique des groupes de jeunes. Cet encadrement s’avère nécessaire dans la formation de l’identité acholi.