Afars

 

Afars, nomades du nord de Djibouti, du sud-est de l'Érythrée et de l'est de l'Éthiopie.

Les Afars habitent dans la vallée de l'Awash, qui s’évase en une vaste dépression, appelée le « triangle afar ». Ils se nomment eux-mêmes Afars (« poussières ») en raison de leur grand nombre et sont appelés Danakil (« païens ») par les musulmans. Éleveurs de chèvres, ils pratiquent un petit nomadisme ; ils assuraient autrefois le transport caravanier, en particulier le sel et les esclaves, pour le compte des marchands yéménites entre le plateau éthiopien et le golfe de Tadjourah, sur la mer Rouge. Organisés en classes d'âges et gouvernés par des chefs héréditaires qui ont le titre de sultans, ils sont islamisés de longue date, mais restent imprégnés des croyances animistes traditionnelles. On distingue les nobles, ou Asahyammara (« hommes rouges »), et leurs tributaires, les Adohyammara (« hommes blancs »).

Entre 1523 et 1543, les Afars, associés aux Somali, ainsi qu'à des populations islamisées de la région, ont été fédérés par un chef musulman originaire du Tigré, Ahmed ibn Ibrahim al-Ghazi, dit l'« imam Grann » (appelé Gragne, ou le « gaucher » par les Européens), autour du royaume d'Adal établi dans le Harar. Ils dévastent l'Éthiopie et n'en sont repoussés qu'après l'intervention du fils de Vasco de Gama, Dom Christoph, qui est décapité par Gragne, tué lui-même l'année suivante.

Aujourd'hui, partagés entre trois pays, les Afars rêvent d'une grande Afarie et vivent sur un territoire d'une importance essentielle pour l'Éthiopie, puisqu'il sert de voie d'accès aux chemins de fer de Djibouti et d'Assab (Érythrée) qui désenclavent Addis-Abeba.

Après l'indépendance, les Afars de Djibouti ont été menacés par les revendications unitaires des Somali, et, à la veille de l'an 2000, les Afars d'Érythrée se sont trouvés au cœur du conflit opposant les Érythréens aux Éthiopiens.