Bamileke

 

Bamileke, populations semi-bantoues unies par la langue (langue bantoïde du groupe Niger-Congo ; Greenberg, 1963) et par une même organisation politique. 

Les Bamileke occupent une région de hauts plateaux d’origine volcanique, à l’ouest du Cameroun. Ils étaient environ 1,5 million en 1990.

Le système agraire des Bamileke résulte à la fois des conditions du milieu (altitude, pluviométrie modérée) et d’un système social qui impose l’héritage des terres en indivision. Les paysans bamileke pratiquent une agriculture élaborée alliant l’assolement, la fumure et la lutte contre l’érosion des sols déclives par un système de haies vives transformant la région en un immense bocage verdoyant. Les terres, riches, portent des cultures variées : cultures vivrières (maïs, arachide, tubercules et bananes) et cultures arbustives de rapport (caféier, avocatier, palmier à huile, citronnier, kolatier).

Patrilinéaire et de résidence patrilocale (les enfants, mariés ou non, résident chez leur père), la société bamileke ne comporte pas de véritables patrilignages. À la deuxième génération chaque cadet non héritier doit créer sa propre lignée. Le lien avec les ancêtres repose sur le culte rendu à leurs crânes exhumés. L’organisation politique est très centralisée (Batié, Banjun, Bangantsé, Bansoa et Bafoussam sont les principales chefferies). Le chef, pivot de la société, est assisté par des conseils de notables. Il est détenteur d’un pouvoir de nature suprahumaine et reconnu par tous comme le juge suprême et le maître de la terre qu’il concède en usufruit.

L’indivision de l’héritage des terres, liée à la forte croissance de la population, a provoqué une forte immigration des Bamileke vers les grandes villes où, grâce à leur esprit d’initiative, ils se sont investis massivement dans le négoce.