Bubi

 

Bubi, peuple d’Afrique vivant en Guinée équatoriale où il forme la principale population de l’île de Bioko, située dans le golfe de Guinée, au large du Gabon.

Découverte par les Portugais, puis cédée par la suite à l’Espagne, l’île de Bioko a servi longtemps de base de départ des esclaves africains vers l’Amérique du Sud. Les Bubi, ou Booby (54 000 personnes environ en 1991), occupent le centre de cette île volcanique dont les trois principaux massifs, qui avoisinent les 3 000 m, sont recouverts d’un paysage alpestre — rare en Afrique — et favorable à l’élevage bovin. Le climat équatorial accuse une forte hygrométrie. Les sols volcaniques fertiles sont propices à une agriculture diversifiée, dont les Bubi tirent leur subsistance et leurs revenus. Parmi les cultures de rente destinées à l’exportation, le cacao produit dans cette région est connu pour être un des meilleurs du monde.

Depuis toujours, les Bubi produisaient des denrées de subsistance. Ils louaient une grande partie de leurs terres à des planteurs européens, principalement des Espagnols, qui les exploitaient grâce à une importante main-d’œuvre immigrée du Nigeria.

La production du cacao a cependant connu une forte baisse (de plus des deux tiers) dans la décennie qui a suivi l’indépendance (survenue en 1968) de cette ancienne colonie espagnole. L’instabilité politique a provoqué le départ des exploitants européens et de la main-d’œuvre immigrée et a plongé les Bubi dans un dénuement économique que la richesse de leurs sols leur avait jusqu’alors évité. Malgré le retour à une relative stabilité à la fin des années quatre-vingt, une certaine tension persiste encore entre les Bubi et les Fang venus du continent occuper les principaux postes administratifs de leur capitale Malabo.

Les Bubi forment une société de type lignagé, sans autorité politique centralisée, organisée à partir de groupes claniques matrilinéaires. Outre leur langue, qui appartient au groupe Benoue-Congo de la famille de langues nigero-kordofaniennes (Greenberg, 1963), les Bubi parlent majoritairement l’espagnol. Le catholicisme est chez eux la religion dominante, tout comme dans le reste du pays. Néanmoins, la religion traditionnelle, fondée sur le culte rendu aux esprits des ancêtres, demeure un gage d’harmonie sociale et rythme la vie quotidienne.