Dyula

 

Dyula, commerçants d’Afrique occidentale, appartenant au groupe mandingue.

Les Dyula (« colporteurs » en langue mandé) ne constituent ni une ethnie ni un peuple à proprement parler, mais plutôt une caste à l’intérieur du groupe mandingue. Le dyula, langue mandé, est une des grandes langues véhiculaires de la région.

Les Dyula auraient été constitués en caste à l’époque de Soundiata Keita, le fondateur de l’empire du Mali (XIIIe-XVe siècle). Dès le XIIIe siècle, les Dyula sont présents dans les régions de la savane et la forêt claire qui sont sous la dépendance de l’ancien empire. Pratiquant les échanges à longue distance, ils ont été le maillon intermédiaire entre les commerçants berbères du Sahara et du Sahel, et les peuples de la savane et de la forêt, négociant la noix de cola, le coton et l’indigo contre le mil et le sel. En raison de leurs contacts avec les commerçants arabo-berbères, ils sont islamisés très tôt et créent un environnement favorable à l’établissement d’un islam tolérant, auquel se sont opposé parfois les réformateurs peul et toucouleur Ousman dan Fodio et El-Hadj Omar.

Après l’effondrement des grands empires, au XVIIe siècle, les Dyula fondent de grandes villes-marchés pratiquement autonomes, en particulier Kong, dans le nord de l’actuelle Côte d’Ivoire, et Bobo-Dioulasso au sud-ouest du Burkina, et se sédentarisent ; ils s’intègrent en partie aux populations locales. C’est en s’appuyant sur le réseau dyula, auquel il est apparenté par sa mère, que le conquérant malinké Touré Samory, tente, à la fin du XIXe siècle, de se constituer un territoire dans le nord de la Côte d’Ivoire et le sud du Mali. Cela ne l’a pas empêché de raser Kong qui a préféré commercer avec les Français (1897). Les commerçants dyula accueillent en effet favorablement la venue des Français, qui assurent la paix et la sécurité de leurs transports par caravanes d’ânes ou de bœufs porteurs. De son côté, la France trouve les appuis indispensables à la distribution de ses produits auprès de populations qu’elle entend intégrer à son économie.

Aujourd’hui, les Dyula sont principalement établis dans les grands centres urbains.