Herero

 

Herero, peuple vivant principalement dans le nord de la Namibie, mais aussi dans le sud de l’Angola et dans le nord-ouest du Botswana.

Aujourd’hui sédentarisés, ces anciens nomades éleveurs de bétail suivent la double filiation, patrilinéaire et matrilinéaire. C’est dans la famille du mari que s’établit le couple marié, car le père transmet l’autorité et le feu sacré qui est le fondement de la religion traditionnelle : l’homme allume le feu et la femme l’entretient ; à la mort du chef, on doit rallumer le feu qui le symbolise (expression de l’autorité qui vient de l’Être suprême), à l’aide de deux bâtons, l’un mâle, l’autre femelle. La mère se charge de l’éducation des enfants et possède le bétail, en général un petit troupeau. Les Herero ont adopté la religion chrétienne, mais le symbolisme du feu sacré perdure à travers certaines coutumes et ornements (la couleur rouge).

Selon leurs récits traditionnels, les Herero sont originaires des bords du lac Tanganyika et ont émigré dans la région au XVe siècle avec leur bétail. Arrivés en Namibie, ils se sont séparés, comme l’évoque la légende des deux frères se quittant au pied de l’arbre mythique omumborombonga.

Les Allemands sont arrivés sur les côtes à la fin du XIXe siècle, ont pénétré dans l’intérieur du pays et fait venir des colons qui se sont établis autour de Windhoek, la capitale, avec des bovins importés d’Europe, expropriant les pasteurs herero de leurs pâturages. Le vol de quelques vaches entraîne une révolte généralisée contre les colons, en coalition avec les Nama (Hottentots) auxquels les autorités allemandes ont essayé de les opposer. Le soulèvement est aussitôt suivi d’un ordre d’extermination du général von Trotha (1904). Un cinquième de la population survit, tandis que les autres Herero meurent de faim et de soif dans le désert. Les survivants, à qui est interdit l’élevage du bétail, sont employés comme journaliers chez les colons et sont convertis par les missionnaires protestants. Aujourd’hui, les Herero ont adopté le costume européen et leurs femmes portent en permanence les longues robes de style victorien imposées par les pasteurs, mais multicolores, où prédomine la couleur rouge du feu herero.