1 PRÉSENTATION
Hottentots, peuple vivant dans le sud de la Namibie et le nord-ouest de l'Afrique du Sud.
Ils se nomment eux-mêmes khoi-khoi (« les hommes des hommes »), et le nom d'Hottentots, qui vient d’un mot afrikaans signifiant « bègue », est un terme péjoratif qui fait sans doute allusion à leur langue, le khoisan, du groupe des langues à clics (voir langues d'Afrique), qu'ils partagent avec les Bushmen, et qui sont très différentes des langues bantoues — ils sont apparentés aux Bushmen et aux Bantous.
Autrefois nomades, les Hottentots habitaient la majeure partie des provinces méridionales d'Afrique du Sud, lorsque cette région fut colonisée par les immigrants européens au XVIIe siècle. Ce sont eux que les navigateurs portugais rencontrèrent à la fin du XVe siècle, quand ils doublèrent le cap de Bonne-Espérance.
2 HISTOIRE
Bien que très ancienne, l’installation des Hottentots en Afrique du Sud est postérieure à celle des Bushmen. Leur migration vers l'ouest résulte de l'arrivée des tribus nguni (Zoulous, Xhosa) venus du Nord autour du XVIe siècle, et surtout des Européens qui s'affrontent par la suite à ces derniers. Lors de l'arrivée des Boers, nombre de Hottentots sont requis dans leurs fermes comme domestiques et esclaves. Le début de symbiose entre les deux populations contribue alors à la naissance d'un groupe important de métis et d'une langue spécifique, l'afrikaans. La crainte du métissage sera déterminante dans la création de l'apartheid par les Blancs au début du XXe siècle, et au classement de la population en communautés raciales. Les métis hottentots se divisent ainsi en groupes spécifiques (Métis du Cap notamment), tandis que les Hottentots non métissés conservent leurs noms traditionnels de Nama et de Kora, les groupes principaux. C'est pourquoi il est difficile d'évaluer aujourd’hui leur importance numérique.
Autrefois opposés aux Herero de Namibie et aux Bushmen pour des questions territoriales, les Hottentots entretiennent avec ces derniers des relations complémentaires en matière de troc. Dans l'Afrique du Sud de l'après-apartheid, ils se trouvent néanmoins marginalisés face aux Bantous — beaucoup plus nombreux et à l'avant-garde du combat nationaliste, ces derniers occupent les premières places dans la politique et l'économie du pays.
3 MODE DE VIE
Les Hottentots étaient originellement un peuple de pasteurs nomades. Le lait de leurs troupeaux, composé de bovins de petite taille, constituait leur nourriture de base, tandis que la chasse leur fournissait la viande, et la cueillette divers fruits et tubercules. Les échanges reposaient sur le troc du bétail. À l'arrivée des Européens, les Hottentots sont repoussés au nord et à l'ouest, dans les régions les moins productives du pays, et installés dans des réserves et dans des communautés rurales pour travailler comme ouvriers agricoles. Leur organisation sociale s'adapte à une existence sédentaire, et peu mènent encore de nos jours une vie nomade, dans laquelle le pastoralisme l'emporte désormais sur la chasse.
4 ORGANISATION SOCIALE ET CROYANCES
Chez les Nama, chaque tribu, sous la direction d'un chef, est organisée en clans de structure patrilinéaire et pratique le mariage entre cousins maternels. La plupart des Hottentots sont aujourd'hui de religion chrétienne, mais les croyances traditionnelles (animisme) n’ont pas été abandonnées pour autant. Elles incluent la personnification des forces naturelles qui produisent la pluie. Les Hottentots croient en la survie de l'âme après la mort et en une divinité suprême venue de l'Est (leurs tombes sont orientées dans cette direction). À chaque visite à un de leurs cimetières, les Hottentots ajoutaient des pierres sur un monticule commémoratif, ce qui a permis aux historiens de retracer avec une certaine précision leurs itinéraires nomades et leurs migrations.