Ibo, peuple de langue soudanaise constituant la plus importante population du Nigeria oriental.
À l’origine, le terme « Ibo » était un sobriquet et il n’existait pas de terme pour désigner l’ensemble de cette population. Les Ibo ne connaissaient aucune forme de centralisation politique, l’unité sociale et politique la plus large étant la fédération de quelques villages comprenant en moyenne 5 000 personnes, avec un marché et un sanctuaire communs. Leur organisation sociale était segmentaire, c’est-à-dire constituée de petites unités locales patrilinéaires exogames, s’associant et se dissociant librement. C’est l’aîné du lignage aîné qui détenait l’autorité rituelle et politique, mais il était conseillé par les hommes titrés d’une société initiatique. Les titres s’acquéraient par achat et conféraient un grand prestige. Les décisions étaient en définitive prises démocratiquement lors des assemblées du peuple.
Les Ibo vivaient principalement de la culture d’ignames et de manioc, de maïs et de haricots, qu’ils complétaient par les profits tirés de l’exportation d’huile de palme.
La principale divinité des Ibo était Ale, déesse de la Terre, source de fécondité et propriété de toute vie, dont les esprits des ancêtres étaient les agents. Les prêtres d’Ale avaient des fonctions quasi judiciaires et représentaient une véritable force d’intégration. De nos jours, les Ibo sont animistes ou chrétiens.
La diversité de la production artistique des Ibo s’explique par leur morcellement politique. Outre des masques, statuettes et panneaux de bois, les artistes ibo construisaient des maisons mbani, sortes d’enceintes carrées, au centre desquelles trônait Ale. Ces maisons étaient laissées à l’abandon, une fois achevées.
Les colonisateurs britanniques eurent beaucoup de difficulté à imposer leur autorité à une société qui ne connaissait pas d’unité politique. En revanche, les Ibo surent très tôt profiter des opportunités offertes par la colonisation, et constituèrent rapidement une partie de la bourgeoisie.
En 1967, les Ibo tentèrent de faire sécession en proclamant la république du Biafra. Ils sortirent vaincus de la guerre du Biafra qui s’ensuivit.