Karamojong, peuple d’Afrique vivant dans le nord de l’Ouganda, près de la frontière du Kenya.
Les Karamojong vivent essentiellement de leurs troupeaux dans un environnement géographique aride. Ils parlent une langue nilotique voisine de celles des Teso, des Jie et des Turkana, leurs voisins, qui ont un mode de vie assez proche. Ils pratiquent le culte des ancêtres et des rituels ayant un rapport avec la venue de la pluie. Les femmes exercent une petite agriculture de subsistance, et cultivent le mil, le sorgho et le maïs quand l’humidité le permet. Le bétail constitue leur environnement matériel, culturel et religieux : il sert à payer la dot ; l’adolescent n’accède au rang d’homme qu’en fonction du nombre de bovins qu’il a dérobés ; on enterre les défunts dans une peau de bœuf ; enfin, on donne au nouveau-né un jeune bœuf, qui porte le même nom que lui, et qui est mis à mort s’il meurt.
La société karamojong est composée de clans patrilinéaires exogames ; certains, qui seraient composés d’anciens captifs, sont moins nobles que d’autres. Le vol traditionnel du bétail est pratiqué de clan à clan, aussi sa protection doit être assurée. C’est le rôle de l’une des deux grandes classes d’âge (les « fils du pays »), l’autre ayant la responsabilité du commandement (les « pères du pays »). En réalité, il s’agit plutôt de deux groupes, incluant des individus d’âges différents ; leur statut alterne tous les trente ans au cours d’une cérémonie dite de « succession ». Un fils et son père ne peuvent appartenir au même groupe, ce qui ne peut qu’accentuer les tensions entre les deux groupes qui fonctionnent comme de petits ensembles politiques fermés.