Kissi, peuple d’Afrique vivant au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée. Les Kissi étaient environ 530 000 en 1990.
En provenance du Fouta-Djalon (Guinée), les Kissi occupent les régions de Kissidougou et de Guéckédou à la fin du XVIIe siècle. Dès lors, à l’exemple de bien d’autres peuples de la région, ils subissent, deux siècles durant, les raids esclavagistes de la traite atlantique.
En Guinée, où ils sont les plus nombreux, leur territoire, connu sous l’appellation de « Guinée forestière », se situe dans une zone de climat tropical humide, caractérisée par une forte humidité qu’entretient une pluviométrie constante (1,5 à 2,6 m d’eau par an), juste entrecoupée d’une petite saison sèche. Des plaines y succèdent à de hautes collines, d’une altitude de 500 à 600 m. L’ensemble est couvert en grande partie par la forêt dense, la savane arborée prenant le relais dès que la pluviométrie décroît. Cette pluviométrie régulière permet aux Kissi d’obtenir une production vivrière variée : tubercules (manioc, tarot), gombo, céréales (maïs). Ils sont réputés pour pratiquer avec méthode une riziculture traditionnelle en isolats, le riz constituant leur aliment de base. La banane et le café (introduit en 1850) se développent sous forme de cultures d’exportation à partir des années vingt.
Traditionnellement, le pays kissi est divisé en une multitude de chefferies indépendantes les unes des autres, sans pouvoir centralisateur. Plusieurs villages forment une chefferie et chaque village est dirigé par un conseil d’anciens issus des lignages patrilinéaires. De fait, la réalité du pouvoir politique est détenue par les aînés de ces lignages. De même, dans le domaine religieux, ils supervisent le déroulement des initiations, des rites agraires, des célébrations dédiées aux mânes des ancêtres, assurant ainsi le rôle d’intermédiaires entre le monde des vivants et celui des morts. Leur rôle se révèle important pour le maintien de la cohésion sociale. De ce fait, la religion traditionnelle garde toute son importance dans un environnement où le christianisme marque le pas devant le dynamisme de l’islam.
Les Kissi parlent le kissiye, langue du groupe ouest-atlantique des langues de la famille Niger-Congo et appartenant à l’ensemble nigero-kordofanioen (Greenberg, 1963).