Kongo

 

Kongo, peuple d’Afrique vivant autour de l’estuaire du fleuve Congo (Congo-Brazzaville, Congo-Kinshasa, Angola).

Les Kongo sont issus de la formation du royaume de Kongo à partir d’une petite chefferie bantoue et de l’intégration progressive des peuples conquis (XIVe siècle). Composés de clans et organisés en lignages de filiation matrilinéaire, les Kongo vivent dans de gros villages construits dans des clairières. Leur territoire, couvert de forêt, baigné par les côtes et traversé par des rivières, se trouve sous l’influence du climat équatorial. Aux plaines côtières, basses et humides succèdent des reliefs bien drainés qui constituent le rebord occidental de la cuvette congolaise. Depuis l’arrivée des Portugais à la fin du XVe siècle, les Kongo occupent une place privilégiée entre la côte et le bassin du fleuve Congo riche en produits agricoles. Agriculteurs, ils ont été parmi les premiers Africains à changer leurs cultures locales (mil et sorgho) pour des plantes américaines adaptées au climat (maïs, manioc, tomate, piment). La forêt, les rivières, et les côtes bordées de mangrove dans l’estuaire, leur fournissent les produits de la chasse et de la pêche.

Les Portugais assurent leur domination sur le royaume au milieu du XVIe siècle. Ils développent à leur profit le commerce de l’ivoire et des produits de la forêt, et, pour les plantations de canne à sucre dans le Nouveau Monde, celui des esclaves. La capitale Mbanza-Kongo (San Salvador) périclite au profit des comptoirs côtiers. En 1884, l’embouchure du fleuve devient un enjeu entre les puissances européennes et la conférence de Berlin (1884-1885) scinde la région entre le Portugal, l’État libre du Congo de Léopold II (futur Congo belge), et par la suite, la France. Les Kongo ont été victimes du travail forcé instauré par les compagnies concessionnaires (transport du caoutchouc et construction des voies de communication). Convertis très tôt au catholicisme, les Kongo ont manifesté une sourde opposition à la situation coloniale en perpétuant les traditions locales (initiation, divination) et en adhérant au kibanguisme, mouvement de protestation politique et religieux du « Prophète » Simon Kibangu, apparu au début du XXe siècle.