Kota

 

Kota, peuple de l’est du Gabon, et pour partie du Congo-Brazzaville, connu surtout pour ses reliquaires recouverts de laiton.

Vivant en petits villages dans la forêt équatoriale, les Kota pratiquent une agriculture de subsistance, aménageant des clairières par brûlis et complétant leur faible production agricole par la cueillette en forêt, la chasse et la pêche. Les Kota sont exogames et de filiation patrilinéaire ; le clan est leur unité politique. Ils ont autrefois vécu dans des villages plus importants qui pouvaient abriter plusieurs clans, mais sous la poussée des Fang, des Kwele et des Mahongwe, ils ont été amenés, au XIXe siècle, à faire mouvement vers le sud.

La religion traditionnelle des Kota repose avant tout sur le culte des ancêtres. Quand un chef meurt, on prélève certaines parties de son corps qui sont déposées dans un panier surmonté d’une figurine chargée de le protéger. Appelées naja par les premiers Européens qui les découvrirent (leur aspect inquiétant évoque le serpent mortel), ces figurines sont constituées d’une âme en bois recouverte de cuivre et de laiton martelé figurant un visage doté de gros yeux ronds encadrés d’orbites surdimensionnées. La case où elles sont déposées se trouve à l’écart du village et seuls les initiés au culte des reliquaires ont le droit d’y accéder. Guère pratiqué aujourd’hui, ce culte donnait lieu à une initiation au cours de laquelle chaque clan sortait son reliquaire le plus important, celui du fondateur du lignage (il existait aussi des reliquaires secondaires). Le reliquaire n’est pas spécifique des Kota, mais ces derniers, avec les Mahongwe, sont les seuls à les recouvrir de cuivre et de laiton. Parfois, une seconde figure simplifiée est sculptée au dos de la figurine. Les reliquaires kota ont été remarqués dès le début du siècle par les fondateurs de l’art moderne (notamment Picasso et Braque), et le peintre Juan Gris en possédait un dans son atelier.