Kuba

 

Kuba, peuple de langue bantoue du Congo-Kinshasa, établi dans le Kasaï occidental entre la rivière du même nom et son affluent le Sankuru.

Les Kuba (« Peuple de l’éclair »), ont été baptisés ainsi par les Luba, leurs voisins. Ils ont développé un art de cour remarquable, sans commune mesure avec leur importance numérique (moins de 300 000 personnes). C’est à travers celui-ci, diffusé par Émile Torday en 1919 (les Bushongo) que les Kuba ont atteint une renommée mondiale. Pratiquant une agriculture de la forêt humide (manioc, maïs), ils tentent de perpétuer leur artisanat traditionnel (velours du Kasaï en raphia, orfèvrerie, travail du bois et du fer).

On distingue les Kuba proprement dits regroupés autour des grands clans qui détiennent le pouvoir (Bushoong, Ngeende) et d’autres tribus associées (Kete, Cwa) ou asservies (Bangende, Bangongo, Bakete). Le Royaume kuba est constitué d’un ensemble de chefferies dont les clans suivent une filiation matrilinéaire. Tout s’organise autour du clan des Bushoong et de son souverain (« roi des Bushoong et dieu de la terre »), dont la dynastie remonte au XVIe siècle. Au cours des siècles, les Bushoong, qui connaissent la métallurgie, ont soumis une vingtaine de tribus voisines (agriculteurs, chasseurs-cueilleurs) et ont établi sur elles une domination de droit divin. Lors de son intronisation, le roi montre son origine divine en rompant avec son lignage. À cette occasion, il commet un inceste avec sa mère ; celle-ci se remarie ensuite avec plusieurs hommes pour éviter qu’un enfant éventuel ne se prévale d’une lignée particulière, même royale. Chaque nouveau souverain a fait édifier un palais royal entouré d’un enclos, le mushenge (ou nshyeeng), qui abrite son conseil, le komono, et une pléiade de fonctionnaires. Véritable capitale, le mushenge est détruit à la mort du roi. Il est le centre du royaume et concentre tout ce que le pays compte d’artisans et de richesses. C’est pourquoi l’art de cour des Kuba est l’un des plus achevés du continent (les plus anciennes statuettes royales en bois remontent au XVIIIe siècle). Bien que modeste géographiquement, le Royaume kuba est riche en raison de la complémentarité et de la spécialisation des tribus qui le composent (agriculteurs, forgerons, pêcheurs, sauniers, chasseurs d’éléphants). Les Kuba achètent des marchandises européennes à leurs voisins en échangeant de l’ivoire et des objets en métal (les statuettes royales représentent un roi forgeron devant une enclume).