Lobi

 

Lobi, peuple d’Afrique se partageant à égalité entre le sud-ouest du Burkina et le nord-est de la Côte d’Ivoire, une infime minorité se trouvant au nord-ouest du Ghana. Les Lobi étaient environ 700 000 en 1997.

Fuyant les chasseurs d’esclaves du nord du Ghana, les Lobi traversent, au XVIIIe siècle, le fleuve Volta pour occuper leur habitat actuel qu’ils ne cessent d’étendre en direction de la forêt ivoirienne. Peuple guerrier et indépendant, les Lobi s’opposent farouchement à tous les conquérants africains et aux colonisateurs français.

Le pays lobi, situé en zone tropicale de type soudanien, présente de belles perspectives de collines couvertes d’une végétation de savane arborée. Les habitations massives à terrasse, munies d’une seule porte, abritent hommes, animaux et produits vivriers. Souvent implantées à flanc de coteau et éloignées de celle du voisin, ces fermes fortifiées assurent la protection contre l’insécurité qui règne dans cette société où la vendetta est longtemps utilisée comme forme de règlement des conflits. Guerriers, mais aussi chasseurs, éleveurs et agriculteurs, les Lobi produisent des céréales (mil, sorgho), des tubercules (ignames, patate douce), plusieurs variétés de haricots, le coton n’ayant été adopté que depuis une dizaine d’années.

La société lobi, de structure bilinéaire (les devoirs et les droits sont déterminés à la fois par l’ascendance patrilinéaire et matrilinéaire) et virilocale (les époux résident auprès de la famille du mari), est une société égalitaire où la circulation des biens est organisée de façon qu’aucun clan ne s’impose aux autres. Classés parmi les populations sans État, les Lobi n’ont en effet ni chefs politiques, ni instances administratives et juridiques spécialisées à l’échelon ethnique. Chaque village constitue une unité politique et rituelle indépendante gérée par le Conseil des anciens. Le contrôle social à l’intérieur du village repose aussi sur le culte commun que les habitants rendent à la terre, et qui comporte de nombreux interdits. L’unité politique et religieuse des Lobi se renouvelle tous les sept ans à travers les rites de l’initiation ethnique du djoro auquel participent les jeunes des deux sexes. La religion traditionnelle prédomine en dépit de la percée récente du christianisme.

Les Lobi sont réputés pour leur production artistique et surtout pour leur statuaire. Leur langue (le lobiri) appartient au groupe gur (famille Niger-Congo ; Greenberg, 1963).