Mende

 

Mende, probables descendants des anciens Mani, l’un des peuples mandingues constitutifs de l’ancien empire du Mali. Ils étaient environ 1,3 million en 1987.

Le peuple mende (prononcer mendé) s’est définitivement fixé dans son habitat actuel à la fin du XVIIIe siècle, à cheval sur le nord-ouest du Liberia et sur le sud-ouest de la Sierra Leone, après s’être longtemps opposé à l’hégémonie des royaumes côtiers dirigés par les actuels peuples baga, temne et landuman. Situé en zone tropicale humide, le territoire des Mende, couvert de forêts secondaires, de prairies et de savanes arborées est traversé de nombreuses rivières riches en alluvions. Le riz et l’igname prédominent dans les productions agricoles et constituent l’alimentation de base. L’économie de plantation (banane et principalement l’hévéa) et de collecte (noix de kola, noix de palme) sont d’un grand rapport.

L’organisation familiale des Mende repose sur les patriclans (clans structurés par la filiation patrilinéaire) et le mariage, qui repose sur une très large polygynie, est de résidence virilocale (les époux résident auprès de la famille du mari). Le village mende constitue la division politique de base. Il est scindé en quartiers, dirigés chacun par un ancien. Les villages réunis, en nombre variable, constituent une chefferie. Autrefois, de larges confédérations de ces chefferies étaient régies par une sorte de chef supérieur assisté d’un conseil.

L’identité du peuple mende se façonne par des enseignements prodigués par deux sociétés secrètes d’initiation à grades, le poro réservé aux hommes et le sande ou bundu destiné aux femmes. Ces rites à forte connotation identitaire, intimement liés à la religion traditionnelle, concourent à la survie de celle-ci, en dépit de la pénétration des religions importées, telles que le christianisme et l’islam, celui-ci étant fortement implanté chez les Mende. Dans la classification de Greenberg (1963), la langue mende appartient au groupe des langues mandé de l’Ouest de la famille des langues niger-congo incluses dans l’ensemble nigero-khordofanien.

La culture mende est connue pour ses magnifiques masques d’initiation et plus particulièrement ceux de la société d’initiation sande, les sowei, grands heaumes représentant une tête de femme au large front bombé. Fait relativement rare en Afrique, ces masques sont fabriqués par des hommes et portés par des femmes.