Mossi (ou Moose ; singulier Moaga), peuple du Burkina parlant le moore et formant la plus grande partie de la population du pays.
L'arrivée des Mossi dans la région est évoquée dans la tradition orale faisant de Ouedraogo l'ancêtre fondateur et visant à établir la légitimité des nouveaux venus. Elle évoque la rencontre dans la forêt entre Yennega — fille d'un roi dont les ancêtres remontaient à l'empire du Mali et aux Gourmantché (est du Burkina) — et un célèbre chasseur d'éléphants. De leur rencontre naît Ouedraogo, le fondateur de Tenkodogo, premier royaume mossi. Cette légende destinée à justifier l'insertion des nouveaux venus montre la séparation des pouvoirs traditionnels entre les chefs de canton, représentants des pouvoirs politiques et militaires (empire du Mali), et qui sont toujours des Mossi, et les « chefs de terre » détenteurs des droits sur le sol en raison de leurs liens avec les génies de la nature (la forêt), par extension les populations d'origine.
Les Mossi, venus sans doute de la vallée du Niger vers le XIIIe siècle, s’installent dans la région après s'être heurtés à l'empire du Mali. Par la suite, profitant de l'affaiblissement de ce dernier, il lancent des raids meurtriers contre les comptoirs maliens de Tombouctou (1329) et de Oualata (1470), au Sahara. Les Mossi ne constituent pas d'organisation politique et militaire unique, mais quatre royaumes décentralisés sans hiérarchie marquée (Tenkodogo, le royaume d'origine, Ouagadougou, Yatenga, Fada N'Gourma) qui mènent des expéditions à l'extérieur. Ils ont à leur tête un morho nabas (« roi du monde ») dont les pieds ne doivent pas toucher le sol de crainte que la force vitale dont il est porteur et qui est nécessaire à la vitalité du royaume ne le brûle. Aujourd'hui, les morho nabas ont le statut de chefs coutumiers et leur influence est loin d'être négligeable, surtout en période électorale. Le cérémoniel qui touche à leur vie quotidienne est encore très respecté.
Habitant un plateau aride et pauvre, où l'on cultive surtout le mil, le sorgho et le coton, les Mossi sont réputés pour être durs à la tâche. Pendant l'époque coloniale, les villages mossi ont fourni des contingents de « tirailleurs sénégalais » (appelés ainsi parce qu'ils étaient censés venir de Dakar). Les jeunes hommes émigrent dans les plantations des zones forestières (Côte d'Ivoire, Ghana) durant les six mois de la saison sèche. C'est durant cette période d'inactivité agricole qu'ont lieu les cérémonies d'initiation des adolescents dans les villages.