Nuba, peuple des monts Nuba, au sud du massif du Kordofan, dans la république du Soudan.

Soumis depuis le XVIe siècle à la pression des Baggara, des tribus arabisées de la plaine, les Nuba résistent difficilement à la pression de l’islam et leur organisation sociale reflète l’influence plus ou moins marquée de leurs voisins. La guerre, les conversions, et la sécheresse ont entraîné une forte dépopulation. Peuple de vieille implantation, parlant une dizaine de langues et suivant plusieurs systèmes de parenté (patrilinéaires dans le Nord, matrilinéaires dans le Sud), il est constitué en plusieurs clans. La compensation matrimoniale porte, dans le Nord sur le bétail et sur les objets en fer et notamment sur les armes, ailleurs sur la culture des champs du père de la mariée. On y pratique le culte des ancêtres, et les devins les cultes de possession dans l’attente de la saison des pluies. Les Nuba vivent nus dans les zones non touchées par l’islamisation (les femmes portent une ceinture de perles). La circoncision, pratiquée souvent dans un but de prévention contre les raids des tribus arabisées, est généralisée dans certaines zones. La lutte à mains nues des jeunes guerriers est une de leurs principales traditions.

Habitant une région menacée par la désertification, les Nuba cultivent le mil, le maïs, les haricots, l’arachide, les oignons, le coton et le tabac sur des petites terrasses aménagées. Ils élèvent du gros et du petit bétail, des porcs dans les zones non islamisées, ainsi que des ânes.

Depuis le XVIe siècle, les Nuba sont soumis aux razzias des Beggara nomades, soit dans un but d’islamisation, soit pour la prise de captifs, notamment des femmes et des enfants non convertis. Harcelés par les Turco-Égyptiens puis par les mahdistes (disciples de Ahmad Abd Allah s’étant proclamé mahdi) au cours du XIXe siècle, ils l’ont été de nouveau lors de l’indépendance, et surtout depuis l’installation d’un pouvoir islamiste à Khartoum. L’esclavage et les enlèvements pratiqués par les Beggara, équipés d’un armement moderne, ont repris. Cette situation a profondément perturbé le mode de vie des Nuba qui ont du mal à résister, malgré la création d’un mouvement de résistance qui cherche à faire cause commune avec ceux du Sud-Soudan chrétien et animiste qui refusent la loi islamique.