Oromo, peuple d’Afrique, habitant le sud-ouest et le sud de l’Éthiopie, entre Addis-Abeba et la région nord du Kenya.
Les Oromo, dont la population compte au moins 23 millions d’individus, sont appelés Galla par leurs voisins et adversaires au cours de l’histoire, un nom qui serait issu de l’arabe ghaliz signifiant « brutal, sauvage » et que les nationalistes du Front de libération oromo considèrent comme péjoratif et discriminatoire. Ce peuple a un long passé de conflits (pour l’obtention de terres) avec les Amhara, les Somalis et les Afars de la Corne de l’Afrique. Les Oromo parlent l’orominga, langue couchitique appartenant à la famille des langues afro-asiatiques. Certains Oromo pratiquent un petit nomadisme, mais, pour la plupart, leurs activités principales sont l’élevage de bétail et l’agriculture avec l’usage de l’araire comme chez les Amhara et les Tegréens. De filiation patrilinéaire, ils sont généralement monogames, mais la polygamie est néanmoins présente dans certaines régions, le nombre d’épouses dépendant de la richesse du mari. Ils sont influencés par le milieu près duquel ils vivent. Ainsi, une partie pratique la religion musulmane, tandis que d’autres, chrétiens, adhèrent à l’Église copte (voir Églises chrétiennes d’Orient) ; mais beaucoup sont encore animistes ou restent influencés par les croyances traditionnelles. Le peuple Oromo compte plus de 200 tribus, dont l’important groupe guerrier des Tulama qui regroupe 35 tribus. Ces derniers pratiquent un système de castes et ont une longue tradition esclavagiste. Les Wallo représentent un autre groupe important, composé de 25 tribus.
Au cours de l’histoire, les Oromo se comportent autant en adversaires qu’en partenaires des dynasties éthiopiennes. Au XVIe siècle, des Oromo islamisés participent aux côtés de l’émir Gragne et du royaume d’Adal à l’invasion de l’Abyssinie. Au XVIIIe siècle, alors que le royaume de Gondar entame sa chute, des seigneurs oromo dirigent l’Éthiopie sans pour autant renverser la dynastie défaillante. Opposés à la politique annexionniste de Ménélik II puis d’Hailé Sélassié, les Oromo ont appuyé le régime révolutionnaire de Mengistu Hailé Mariam (1974-1991) qui était d’origine oromo. Avec l’arrivée au pouvoir de dirigeants originaires du Tigré, des Oromo sont entrés dans une opposition armée.