Ovambo

 

Ovambo, groupe de sept peuples du nord de la Namibie et du sud de l’Angola, habitant de part et d’autre de la rivière Cunene — qui forme la frontière entre les deux pays — et jusqu’à l’Okavango.

Les plus nombreux sont les Kwanyama, les Ndongo, les Kwambi et les Kafima. Vivant sur une terre ingrate, peu arrosée et sablonneuse, les communautés ovambo, aux modes de vie adaptés aux régions sur lesquelles elles vivent, privilégient soit l’élevage soit l’agriculture. Au XVIIIe siècle, elles constituent de petits États en réaction à la traite esclavagiste dont elles sont souvent les victimes, perturbant le commerce des Ovimbundu du plateau central angolais entre le Katanga et les comptoirs côtiers portugais. Profitant des crues, ces peuples pratiquent l’irrigation des terres bordant les rivières et bonifient leurs champs en y faisant paître leurs troupeaux. L’essor démographique qui en a résulté a été amplifié par des raids dans l’intérieur destinés à ramener des captifs intégrés par la suite à la population. Peu à peu, les Ovambo ont ajouté à la culture traditionnelle du mil et du sorgho adaptés à cette région sèche, des plantes d’origine américaine que les Portugais ont acclimatées dans le nord du pays (maïs et arachide). Aujourd’hui, les Ovambo continuent de cultiver ces plantes le long des rivières en élevant du gros et du petit bétail.

De filiation matrilinéaire, les Ovambo sont nombreux à avoir adopté le christianisme dont le dieu unique s’est substitué au leur, Kalunga. Ils n’en conservent pas moins certains traits de la religion traditionnelle des ancêtres marquée par la croyance en l’intervention de ces derniers dans la vie quotidienne.

Originaires d’Afrique centrale, ils se seraient installés dans la région en même temps que les Herero avec lesquels ils étaient souvent en conflit. Comme les autres populations, ils faisaient du commerce pour acheter des fusils et repousser les Européens qui tentaient alors de pénétrer dans l’intérieur. Opposés aux Portugais en Angola, ils l’ont été aussi aux Allemands en Namibie, où leur territoire, l’Ovamboland, a préservé son indépendance jusqu’en 1914. Tombés sous la domination sud-africaine, ils se révoltèrent en 1932 contre la confiscation des terres par les Blancs. La révolte s’est généralisée quand l’Ovamboland a été érigé en Homeland (bantoustan) en 1968 en application de la politique du développement séparé, pour aboutir à l’indépendance de la Namibie en 1990.