Ovimbundu, peuple du plateau central de l’Angola constituant environ 37 p. 100 de la population, mais présent également dans d’autres régions du pays.
La formation de ce peuple est liée à l’essor du commerce entre la côte et l’Afrique centrale. Éleveurs de bétail à longues cornes et cultivant le maïs, les Ovimbundu suivent une filiation matrilinéaire comme les autres peuples de la région. Ils parlent une langue bantoue, l’umbundu, riche de plusieurs variantes, qui pourrait la rattacher à celles des autres peuples du sud de l’Angola.
Les Ovimbundu se sont formés à partir de quatorze anciennes chefferies autonomes ayant leurs caractères propres. Le premier royaume aurait été le Kulembe (v. 1500), caractérisé par une organisation militaire initiatique, le kilombo, dont on ne connaît pas encore l’origine, mais qui semble avoir été le dénominateur commun aux autres États qui sont nés peu après, comme le Humbe. Vers le XVIe siècle, les Ovimbundu commencent à édifier des sépultures en pierres sèches, mais rien ne permet encore de les rapprocher des constructions en pierre du Zimbabwe. Les chefferies, qui s’affirment peu à peu, accordent une place importante au souverain. Cependant, si la personnalité du roi est sacrée, son personnage ne l’est pas et le Conseil royal, qui procède à la nomination du souverain, peut décider de sa déposition dans le cas où son charisme n’opère plus.
Au XVIIe siècle, les Ovimbundu commencent à prendre en main le commerce entre le centre de l’Afrique et les côtes occupées par les Portugais. Des commerçants et des métis portugais vivent parmi eux et dirigent des comptoirs, mais les Ovimbundu conservent le contrôle des caravanes de porteurs et des transactions avec les Lunda du Katanga. Après l’abolition de la traite des esclaves, dans la première moitié du XIXe siècle, ils se reconvertissent dans le commerce de l’ivoire et du caoutchouc. Ils se heurtent souvent aux Portugais qui veulent contrôler le commerce, et s’opposent à la prise de possession des terres par les colons, qui les obligent à émigrer dans les pays voisins et à s’installer dans les villes. Ils prennent une part active à la lutte anticoloniale, particulièrement au sein de l’UNITA (Union pour l’indépendance totale de l’Angola), dont le leader, Jonas Savimbi est d’origine ovimbundu. Dès l’indépendance (1975), le fossé entre les Ovimbundu, tombés depuis peu sous la domination effective des Portugais, et les populations urbaines et côtières, colonisées et métissées de longue date, se transpose dans le domaine politique. Il est en partie à l’origine du conflit sans fin qui déchire l’Angola depuis cette date.