Songhai

 

Songhaï, peuple d'Afrique occidentale vivant dans la vallée du fleuve Niger, de Mopti (Mali) jusqu'en amont de Niamey (Niger).

Aujourd'hui, la plus grande partie des Songhaï habite à cheval sur la frontière entre le Niger et le Mali et autour de Hombori (Mali). Les Zarma du Niger leur sont proches culturellement.

L'origine des Songhaï, comme le nom lui-même, suscite de nombreuses interrogations. Vivant au bord du fleuve, ils pratiquent la culture du riz d'origine locale par irrigation, en association avec l'élevage et la pêche. Islamisés de longue date, ils restent très imprégnés des croyances traditionnelles comme la divination et les cultes de possession. La filiation est patrilinéaire et le village est l'unité sociale et politique, sous le direction du patriarche (bankoïni). Les Songhaï parlent une langue nilo-saharienne appartenant à la même famille que le kanuri.

Si le nom des Songhaï apparaît pour la première fois à la fin du XVe siècle dans un texte d'al-Magili, l'existence de proto-Songhaï, évoquée dans les traditions orales, remonterait au VIIe siècle avec la première dynastie des Dia. Les Songhaï se seraient constitués dans le Dendi (région de Niamey) en amalgamant des éléments mandé, « voltaïques » (Kurumba et Gourmantché), des pêcheurs Do puis Sorko, des chasseurs Gaw, et, plus tard, des éléments sahariens (Touareg et Maures). Tout d'abord petite communauté de la région de Gao (Mali) au XIe siècle, vassale de l'empire du Mali, les Songhaï ont profité de la pression des Touareg sur les territoires maliens du Sahara pour agrandir leur empire. La création de l’Empire songhaï est l'œuvre de Sonni Ali Ber dont le royaume de Gao a pris les dimensions d'un empire qui a dominé le Soudan sous la dynastie des Askia, celle-ci ayant pris fin en 1591. Ils doivent leur essor à la mise en place d'une administration centralisée et à la maîtrise des voies de communications entre la forêt, la savane et le Sahara (commerce avec le monde arabe), grâce à la constitution d'une cavalerie utilisable en saison sèche et à une flotte de grosses pirogues capables d’évoluer dans la plaine d'inondation pendant la saison des pluies.

C'est à partir d'Askia Mohammed que Tombouctou atteint son âge d'or et que l'islam imprègne durablement la région. En 1591, le sultan du Maroc envoie une expédition dotée d'armes à feu pour s'emparer des richesses supposées des Askia, détruisant de ce fait l'Empire songhaï (bataille de Tondibi, 1591).