Tchokwe, peuple d’Afrique de moins d’un million d’individus habitant aux confins de l’Angola et du Congo-Kinshasa, sur une vaste superficie, en forêt sèche ou en zone de savane.
Les Tchokwe (ou Tshokwe, Chokwe) sont connus pour leurs masques pleins de sensibilité et leurs nombreux objets usuels. Agriculteurs, ils aménagent des champs de manioc et de maïs par brûlis, cultivent aussi le chanvre et le tabac et pratiquent la chasse et la cueillette. De filiation matrilinéaire, la société tchokwe n’est pas centralisée. Le système des chefferies leur a été apporté par les Lunda aux XVe et XVIe siècles, ainsi que la pratique de la chasse. Au XIXe siècle, ils approvisionnent en ivoire les commerçants européens par l’intermédiaire des tribus côtières. Vers la moitié du XIXe siècle, ils tirent parti des désaccords au sein de l’Empire lunda pour s’emparer de leur capitale au Katanga. Ils sont stoppés dans leur expansion par la colonisation européenne qui scinde leur territoire entre l’Angola et la Belgique, les poussant à abandonner leurs structures politiques et à s’éparpiller jusqu’en Zambie. Depuis l’indépendance, ils vivent, en Angola, dans les régions sous contrôle de la guérilla.
L’initiation des garçons (mukanda) et des filles (ukule), au cours de laquelle plusieurs masques d’ancêtres font leur apparition, est prise en charge par des associations. Il existe également une association de chasseurs, importante en raison de la place économique prise autrefois par la chasse à l’éléphant.
La longue période de cohabitation entre les Tchokwe et les Lunda a été très bénéfique dans le domaine artistique. Certains sculpteurs tchokwe professionnels fabriquent alors pour la population des figurines ou des étuis sculptés destinés à contenir des charmes magiques. D’autres se mettent à la disposition des chefferies et sculptent des objets usuels ou des figurines dont la fonction n’est pas seulement utilitaire mais doit valoriser les notables auxquels ils sont destinés. Les Tchokwe produisent aujourd’hui de nombreuses sculptures féminines, masques ou objets usuels à motifs féminins. Ils ont aussi des masques de danse (pwo et tshihongo) très expressifs représentant la fécondité féminine ou la richesse masculine.