Xhosa

 

Xhosa, peuple de langue bantoue formant l’une des principales communautés d’Afrique du Sud et vivant également au Swaziland. 

Les Xhosa, dont la population est estimée à environ 7 millions, appartiennent à l’ensemble linguistique ngouni, de même que les Zoulous et les Swazis.

Issus de la migration des peuples bantous du centre de l’Afrique vers les latitudes australes, durant le Ier millénaire apr. J.-C., les Xhosa allaient parvenir jusqu’aux régions méridionales de l’Afrique du Sud. L’ensemble xhosa était formé de nombreuses chefferies, dont la constitution était encouragée par le lignage patrilinéaire : les fils du monarque au pouvoir se séparaient du groupe et formaient de nouvelles chefferies, menant leurs partisans vers de nouveaux territoires. Dans leur progression, les groupes xhosa (Fingos, Pondos, Thembous, etc.) se heurtèrent aux autres peuples ngounis mais également aux colons européens qui, depuis la région du Cap, avançaient vers le nord. Durant la première moitié du XIXe siècle, les Thembous et les Pondos affrontèrent la puissance zouloue. Ils parvinrent à bloquer l’expansion des Zoulous et le flux des populations qui, chassées par les régiments d’impies, fuyaient vers le sud. En revanche, les Xhosa furent vaincus dans la longue série de guerres de frontières, appelées guerres cafres, qui les opposèrent, de 1778 à 1885, aux colons européens. Ceux-ci annexèrent progressivement les terres xhosa, qui furent englobées dans la province du Cap.

Dès le début du XIXe siècle, les Xhosa, qui pratiquaient le culte des ancêtres, furent christianisés et alphabétisés par les missionnaires européens. Une partie des territoires qu’ils occupaient traditionnellement fut constituée en bantoustans dans les années soixante-dix. Environ 4 millions de Xhosa furent contraints de vivre dans les homelands du Transkei et du Ciskei, érigés dans le cadre de la politique d’apartheid et qui accédèrent, en 1979 pour le premier, en 1981 pour le second, à une indépendance théorique. Cette politique de ségrégation renforça le clivage qui existait entre la majorité rurale, placée dans les bantoustans sous l’autorité omnipotente des chefs traditionnels, et la minorité urbaine, peuplant les townships (ghettos urbains) de la région du Cap et travaillant dans les mines et les industries sud-africaines.

Cette minorité, active dans les mouvements syndicaux et dirigée par une élite occidentalisée, formée principalement à l’université de Fort-Hare (fondée par des missionnaires chrétiens en 1916), joua un rôle prépondérant dans le mouvement nationaliste noir en Afrique du Sud, à travers le Congrès national africain (African National Congress, ANC). Nelson Mandela, un Xhosa, en fut la figure la plus marquante avant d’être élu président d’Afrique du Sud. Durant les années quatre-vingt, et jusqu’après le démantèlement du système d’apartheid, la rivalité pour le contrôle des townships — et à terme pour le contrôle du pouvoir — provoqua des affrontements meurtriers entre l’ANC et le mouvement Inkatha, dirigé par le chef zoulou Mangosuthu Buthelezi. Certains analystes ont parfois, de manière schématique, réduit ce conflit à la résurgence d’une opposition ancestrale entre Xhosa et Zoulous.