Zarma

 

Zarma, deuxième groupe de population du Niger, dont ils occupent la partie occidentale. Ils étaient environ 2 millions en 1995.

Les Zarma (ou Djerma) regroupent une série de sociétés. Le vocable « Zarma », utilisé par les gens de l’extérieur, est repris par ces sociétés qui se définissent en priorité par leur appartenance à une communauté locale (Kalle, Sabiri, Golle, Waazi, Gube, Mawri, etc.), leur identité zarma se fondant sur l’usage d’une langue commune. Dans la classification des langues africaines (Greenberg, 1963), la langue zarma, du groupe songhaï, est classée dans la famille de langues nilo-saharienne.

Le pays zarma, situé sur la rive gauche du fleuve Niger, dans les vallées de ses affluents fossiles du Dallol Bosso et du Dallol Maouri, s’inscrit entièrement dans un climat de type sahélien. Entourés d’éleveurs, les Zarma sont en majorité agriculteurs et consomment la plus grande partie de leurs productions de mil et de sorgho. Les grandes différenciations sociales sont traversées par une dichotomie radicale entre nobles et captifs, guerriers et paysans, chefs et sujets. Ces catégories s’opposent et se complètent dans tous les secteurs de l’existence (comportements, valeurs et attitudes, structures sociales).

Au Niger, il est habituel de parler d’une civilisation songhaï-zarma caractérisée par l’existence d’une seule langue, marquée par des variantes dialectales. Toutefois, l’appellation « songhaï » relève plus d’une filiation historique liée à l’ancien Empire sonhgaï, dont la décadence s’est accentuée à partir de la conquête marocaine (bataille de Tondibi, 1591). Son éclatement a abouti à un système de petites chefferies rivales, dominées par des aristocraties villageoises. Passés maîtres dans l’art de la guerre, les Zarma louaient les services de leurs guerriers aux royaumes voisins. L’utilisation au XIXe siècle des mercenaires zaberma (nom donné aux Zarma par les Haoussa) par les royaumes Dagomba et Mamprusi, du nord du Ghana actuel, pour razzier les pays gourounsi, est restée célèbre dans l’histoire de l’Afrique de l’Ouest. Dès cette époque déjà, les Zarma étaient massivement islamisés. De nos jours, la cosmogonie, le droit et la morale islamiques imprègnent la vie quotidienne de ce peuple.